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25 août 2013

La tête à l’envers… les pieds sur le Caillou.

Quand j’étais petit, comme tous les petits de la terre, j’avais du mal à voir le monde en grand, et surtout en rond. Je me souviens que mes grandes sœurs me disaient : Si tu creuses très profond tu verras des chinois, qui vivent la tête à l’envers….

Et maintenant, depuis 10 jours, j’y suis, de l’autre côté de la terre (Nouméa-Nouvelle Calédonie), et j’ai toujours pas vu de chinois. Mais mes grandes sœurs avaient un peu raison, car j’ai l’impression que le trajet m’a un peu retourné la tête. Elle est toujours sur mes épaules, et le ciel n’est pas tombé dessus, mais parfois certaines connexions ne se font pas dans le bon sens, preuve qu’il s’est passé quelque chose.

Je n’ai pas creusé de tunnel, mais on ne peut pas dire que le voyage fut facile.

D'abord, les préparatifs, qui sont plus nombreux quand on a un billet d’avion aller sans retour. Vient un point où on arrête de préparer, parce qu'on aura jamais tout ce qu'il faut, et que c'est peut être ça qui est bien. On profite alors une dernière fois de ceux qu'on quitte et qu'on va revoir, même si on ne sait pas très bien où et quand.

Et puis on part, on s’engouffre dans le tunnel, ou plutôt la passerelle qui vous conduit à l’avion, pour en ressortir quelques heures ou jours plus tard. Un petit courrier Marseille Paris pour se mettre en jambes. Un long Paris Séoul pour ne plus les sentir. Un second long Séoul Nouméa pour regretter d’en avoir. Bien sûr, il y a quelques occasions pour se les dégourdir. Une consultation en plein vol, donnant l’occasion de pousser jusqu’en première puis dans le cockpit pour en discuter avec un confrère du Samu de Paris. Merci à Air France du petit geste de dédommagement doné pour m’avoir coupé dans mon deuxième film et regretté momentanément d’avoir répondu à la question fatidique de y-a-t-il un médecin dans l'avion? Puis à Séoul, où on peut déambuler dans le grand aéroport. Très beau, très propre, très moderne, mais finalement pas très dépaysant.... heureusement qu’il y a des enseignes marquées en Coréen pour rappeller qu'on est en Corée. On est touché par la magie de la mondialisation qui veut que l’humanité soit inexorablement amenée à finir attablée dans un Starbucks, mais on aura l’occasion dans reparler plus tard, et en plus y’a du wifi.

On sort du tunnel 24 heures plus tard, ou plutôt 36 heures avec le décalage, comme on sortirait d’une machine à laver. Lessivé, un peu humide et un peu rétréci (par le fauteuil de devant...). Mais content et prêt à se jeter à l’eau à nouveau. Et là, on attend ses valises, et plus on attend, plus on se dit que se serait compliqué si elles n’avaient pas fait le même trajet que nous. Et alors on réalise qu’on a fait le tour de la Terre, qu’on est plus loin de chez nous qu’on aurait jamais pu être, et qu’on ne pourra jamais, sauf si on envisage une carrière d’astronaute. Ca fait un petit pincement, voire un gros vu que le cœur bat à l’envers, mais heureusement, dans cet autre côté du monde, on croise vite des visages sympathiques à défaut d'être familiers, des panneaux comme chez nous sur des routes inconnues, des choses qu’on connaît parmi d’autres qu’on ne connaît pas encore. Alors on se dit qu’ils n’ont pas l’air si terribles que ça, ces chinois de France, et que sur leur Caillou, il y a l’air d’avoir encore un peu de place pour les Français d'extrême occident….

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Commentaires
M
Une bien belle page pour ouvrir le livre des aventures d'un docteur voyageur !<br /> <br /> Merci de ces futurs récits qui viendront enrichir le foisonnement des blogs familiaux et ravir nos esprits et nos cœurs. <br /> <br /> Vite, la suite !!!!
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